Gardez la motivation

perte de poids

Mais pourquoi plus je pense à perdre du poids … moins je suis motivé.e à faire ce qu’il faut !!

Très souvent, en tant que diététicienne, les patients viennent me voir pour perdre du poids. Peut-être que cela t’est déjà arrivé aussi.

Cette pensée en termes d’objectifs poids a de lourdes conséquences sur ta motivation et ton énergie pour passer à l’action et opérer des changements efficaces et durables. Dans cet article, je vais développer les spécificités d’une « pensée-poids » et les conséquences que je peux observer au quotidien. Et puis, je te donnerai des pistes de réflexion pour positionner ta motivation plus largement.

L’état des lieux de la «  pensée-poids »

Le fait de se focaliser sur la finalité de réduire l’écart entre ce que l’on est ce que l’on voudrait être implique de considérer notre corps comme un problème, un élément qu’il faut dominer, modifier, changer. Dans ce contexte, les humeurs jugeâtes  font leur apparition: « ne t’habille pas comme ça, t’as vraiment l’air d’une patate » . Une série de pensées  te mettent sous pression : «  tu ne dois jamais manger de chocolat, les chips c’est banni, le fromage c’est trop gras… » … avec souvent pour conséquence de ne te donner qu’une envie:  celle de manger les « aliments tabous ». Puis,  tu te mets une sacrée pression : «  fais ton sport, sinon tu n’ arriveras jamais à 55kg…. »

En résumé, tu t’éloignes de la vie au présent, mises tout sur une hypothétique vie meilleure : «  quand je serai plus mince, je pourrai enfin….. » Une course au bonheur soit disant au bout du chemin…

Peut-être serait-il intéressant de te poser  un instant et d’observer : outre sa forme si déplaisante.. que fait mon corps au quotidien pour moi ?? Dans la vie, nous avons toutes et tous des valeurs qui nous portent : que se passerait-il si au lieu de me mettre des contraintes sévères,  je reprenais contact avec la notion de respect et de prendre soin de mon corps ?

Tu cours en étant focalisé.e sur le “compteur calorique de ta montre” car tu te dis que c’est un des sports qui fait brûler un maximum de calories mais tu détestes la course à pieds …  mais que c’est une des sports qui fait brûler un max de calories. Comment pourrais-tu t’ouvrir à la possibilité de bouger pour être en contact avec ton corps, faire  les mouvements que tu aimes au rythme que tu aimes ?

La sphère dans laquelle les pensées poids font le plus de dégâts est certainement celle de l’alimentation. Si tu manges en permanence en pensant à ce poids que tu voudrais avoir ou (que tu voudrais) maintenir, le contrôle prend le pas sur le plaisir. Au lieu de déguster/ de savourer, tu penses : « je ne devrais pas manger ça , je devrais plutôt manger si…. Ceci n’est pas bon pour la ligne … mais cela élimine la cellulite. Tu deviens une mangeuse uniquement cérébrale et tu  te déconnectes du plaisir buccal et de l’autorégulation alimentaire. En réalité tu détruis ta  boussole intérieure et ouvre la porte des compulsions. Tu te mets,  peut être  à manger n’importe quoi par moment, et à te culpabiliser après.

La porte est ouverte vers la pensée « prendre soin de soi »

Et si tu prenais un peu de hauteur pour (simplement) réfléchir en terme de santé globale : physique, émotionnelle et sociale.  ? Comment avancer vers tes valeurs, prendre soin de ton corps, le respecter et nouer une relation sereine ?  Le bonheur n’est plus au bout du chemin, mais il devient le chemin.

Tu peux t’installer dans un projet d’acceptation de toi et (l’acceptation) de l’imperfection de ce corps. Cela ne veut pas dire que tu te résignes, cela signifie que tu trouves un juste  milieu entre faire des efforts et prendre soin de soi.

Mais alors me demanderas-tu : je peux manger n’importe quoi ? ??? C’est plus nuancé ! Interroges-toi sur tes choix alimentaires. Est-ce que tu manges en fonction de tes besoins physiologiques, en fonction de tes sensations alimentaires : manges tu par faim ? Peux tu t’arrêter quand tu es rassasié  … Mais aussi quelle place donnes-tu aux émotions dans tes prises alimentaires ? Quelles sont les valeurs que tu défends : l’écologie, la santé, le partage… Tout choix alimentaire doit être contextualisé. La flexibilité est le maître mot d’une alimentation qui va bien dans une vie qui va bien ! Les règles de santé sont appliquées avec bienveillance.

Je demande souvent à mes patients de se poser la question : quand vous apprenez à votre enfant à manger de tout… est ce que vous le privez de sucrerie à Noël ou que vous l’empêchez de manger du gâteau à son anniversaire. … Non, vous adaptez les règles  en fonction du contexte.

La liberté réside dans le lâcher prise par rapport à la rigidité des : « il faut … et  je dois…. » . Fais une place à : qu’est ce qui est bon pour moi, sur le plan physique, émotionnel et social.

Est-ce que le prix à payer de règle inflexible, n’est pas la chute vers l’enfer de la compulsion et de la restriction qui serait plus en train de te conduire vers des compulsions et des obsessions enchaînant… l’opposé d’une vie qui va bien !!!

Le prix à payer d’une règle inflexible n’est-il pas la chute vers l’enfer de la restriction te conduisant vers des compulsions et des obsessions ? Ne serait-il pas l’opposé d’une vie qui va bien ?

En conclusion :

Tu t’imagines souvent que pour résoudre un problème, il faut te focaliser. dessus. Quand j’ai appris à conduire, mon moniteur d’auto école me disait que face à un obstacle, l’idéal était de regarder l’endroit où je voulais aller.

 Quand il s’agit de modifier (peut-être) ton apparence corporelle, l’endroit où tu veux aller se définit bien au-delà d’une image… Il est fait de sensations, d’émotions, de ressentis, de moment de plaisir.  Pour nourrir une bonne dynamique et un sentiment de vitalité, une envie de passer à l’action… il est important d’élargir la « pensée poids » et de la muter en « prendre soin de soi »