Article témoignage : « J’ai lâché l’obsession des points!!!! »

témoignage: de l'obsession des points à la régulation naturelle

Grand merci à ma patiente M, elle témoigne merveilleusement de la transformation qui s’est produite lors de son suivi. Elle est passée du contrôle complet et du contage des points à une gestion plus naturelle de l’alimentation et de son poids

Mon « avant » et mon « pourquoi »

Après avoir été chez weight watchers pendant plusieurs années et atteint mon « poids idéal », j’ai décidé de prendre rendez-vous chez madame Delmotte pour me défaire de mon obsession des points. En effet, je comptais tout : je ne profitais de rien, trop occupée à compter les calories et à culpabiliser quand j’étais invitée quelque part et que je n’osais pas demander une balance pour peser la quantité de chips que je mangeais.

À force de nombreux efforts (et d’encore plus nombreuses frustrations), je maintenais ce « poids idéal » que j’avais toujours rêvé d’atteindre. Pour moi, hors de question de lâcher prise. Et puis quoi ? Reprendre tous ces kilos perdus ? Et avoir fait tous ces efforts pour rien ? Hors de question. J’avais envie de chocolat ? Je mangeais une pomme, une banane, ou un œuf cuit dur (oui, oui, zéro point un œuf cuit dur). Mais mon envie de chocolat me tiraillait, encore et encore, jusqu’à ce que je craque et que je punisse, en supprimant les féculents du souper ou en me privant plus encore par après.

À la fin de mon premier rendez-vous avec Marie-Aude Delmotte, je me retrouvée avec un tableau à compléter. En sortant, compléter ce tableau me semblait un jeu d’enfant car j’étais habituée à noter tout ce que je mangeais. Ce fut loin d’être le cas : elle me parle de… plaisir alimentaire ? Aucune idée de ce que c’est ou de comment il se mesure. Satiété ? Pour quoi faire ?

Reprendre conscience de mes sensations a été vraiment compliqué, car je n’y avais simplement jamais réfléchi. Pour moi, pas besoin de savoir si j’avais faim : il est l’heure de manger, je mange. Point. Pas besoin non plus de faire attention à ce qu’il se passe dans mon ventre, puisque j’ai pesé mes 80 grammes de riz blanc, mes 150 grammes de poisson cuit vapeur et mes 200 grammes de brocolis cuits à l’eau. (2 points pour un souper, autrement dire, rien du tout !) Qu’importe que j’aie encore faim ou, au contraire, que je n’aie plus faim. C’est ce que je pouvais et, par conséquent, ce que je devais manger.

Le soir, dans mon lit, lorsque mon ventre sonnait creux, je me félicitais d’avoir été raisonnable. Et, le matin, quand je me pesais et que je voyais ce « poids idéal », je me sentais soulagée et je me confortais dans l’idée que ce que je faisais était bien. Ajoutons à cela les réseaux sociaux, et mes proches qui me félicitaient à chaque gramme en moins (et ne se privaient pas de me faire une remarque à chaque gramme de plus), et nous avions le parfait mélange pour que je sois perpétuellement frustrée tout en étant persuadée que c’était normal, et plus encore, que c’était bien.

Premier déclic : la faim et le plaisir

Puis le déclic s’est produit. Lors d’une séance, alors que j’expliquais à ma diététicienne que je devais manger chaque jour entre 19 et 25 points, elle m’a regardée et m’a dit : « Mais vous savez, on n’a pas faim tous les jours de la même façon. ». Le choc : tout s’est chamboulé. C’était d’une logique implacable et pourtant… C’était irréel pour moi. Cela signifiait-il que j’avais le droit de manger plus (ou moins) que les portions recommandées ? Et que je pouvais manger autre chose que du riz blanc et du brocoli ?

Ça peut paraitre cliché, mais c’est la vérité : je ne m’étais jamais demandé quel plaisir je ressentais à manger telle ou telle chose, ou si j’avais assez mangé ou pas. Comme tout était calculé à l’avance, je n’avais pas besoin de réfléchir à tout ça.

Une chose me perturbait encore, néanmoins : et si je reprenais ? Et si ces kilos durement perdus revenaient ? Etais-je prête à prendre le risque ? J’ai commencé en douceur, en m’autorisant des portions un peu plus importantes et en essayant de sentir quand je n’avais plus faim.

Ça a été compliqué, au début, de reprendre ce dialogue avec mon corps. Je ne lui faisais pas confiance. Mon cerveau, lui, était beaucoup plus fiable. Ça a été un vrai lâcher-prise, autant dire l’impossible pour la maniaque du contrôle que je suis. Puis, petit à petit, je me suis rendu compte que les légumes qui étaient revenus à la poêle me procuraient plus de plaisir que ceux cuits à l’eau ou à la vapeur ; que la sauce que j’ajoutais à mon poisson le rendait encore plus goûteux.

Pendant une semaine, je me suis obligée à ne pas compter. Evidemment, certains jours, pour me rassurer et même parfois par automatisme, je me remettais à compter, mais sans culpabiliser. Je reprenais peu à peu confiance en mon corps, et en mes sensations. Lorsque je suis montée sur la balance, j’avais presque le trac. Puis surprise : je n’avais pas pris un gramme. Ça m’a encouragée à tenter l’expérience une semaine en plus. Puis une nouvelle semaine.

Petit à petit, j’ai réintégré des aliments sains que j’avais bannis alors que je les adorais : le pain, le lait, le fromage. Le plaisir que je ressentais avec des aliments si simples en valait la peine.

Deuxième déclic : les abus

Le plus dur a été de contrôler mes envies. Comme je lâchais un peu la bride, des envies refoulées sont revenues : le chocolat, les frites, les hamburgers. Je craignais plus que tout de retomber dans mes anciens travers et de reprendre tout le poids que j’avais perdu. C’était plus facile de me priver que de me contrôler.

Un jour, alors que nous avions invité des amis, j’ai tenté : j’ai acheté du boudin et du fromage à raclette (jusque là, le boudin était tout simplement interdit et je prenais du fromage light pour mes raclettes). Il m’est arrivé quelque chose qui n’était plus arrivé depuis longtemps : j’ai trop mangé.

Je me suis sentie mal, mais pas psychologiquement (comme je m’y attendais pourtant) ; je me suis sentie mal dans mon ventre. J’ai été surprise : je me sentais lourde, et l’expression « les dents du fond qui baignent » a pris tout son sens. Et là, deuxième révélation : manger trop, ça ne m’intéressait plus. Le plaisir instantané de manger du boudin était moins important que mon bien-être quelques heures plus tard.

J’ai réalisé par la même occasion que les abus, ça arrive, et ce n’est pas grave, du moment que c’est occasionnel. J’ai aussi remarqué que me priver par après (de nouveau, pour me « punir ») aggravait les choses. Mes envies revenaient beaucoup plus vite et beaucoup plus fort.

Nous avons refait une raclette, une semaine plus tard, et, au lieu d’engloutir mon boudin comme si ma vie en dépendait, je me suis contrôlée. Au moment de me brosser les dents, j’étais fière : je m’étais fait plaisir, sans abuser, et j’avais éprouvé énormément de plaisir.

J’ai eu d’autres abus depuis, mais je ne me suis plus jamais punie ou rabaissée pour la cause. J’ai repris ma vie comme si de rien n’était, et jamais je n’ai eu de catastrophe sur la balance pour des m&m’s mangés par envie.

Troisième déclic : mon poids

Le troisième et dernier déclic que j’ai eu concernait le nombre sur la balance. Mon « poids idéal » a bougé. Panique à bord ! Madame Delmotte, loin de me juger, m’a expliqué que le poids n’est qu’une partie de l’équation. Le transit, l’énergie, l’activité physique, influencent aussi ce que la balance indique. Forcément, je prends du poids la semaine qui précède mes menstruations ou si je me pèse immédiatement après une soirée pizza ; a contrario, j’en perds si je suis malade ou même si je bois moins d’eau. J’ai plus faim lorsque j’ai eu une activité physique plus intense ; j’ai moins faim quand je dors plus longtemps. Mon poids bouge, c’est normal ; le plus n’est pas synonyme de mal, et le moins n’est pas synonyme de bien.  

Au final, mon poids va et vient à deux kilos près. Et ces kilos en valent totalement la peine : le plaisir que j’ai à manger des aliments que j’aime, la sensation de satiété (qui peut s’apparenter, selon moi, à de la plénitude), et la déculpabilisation me font me sentir plus légère quel que soit le nombre que la balance indique.

Etrangement aussi, je me sens plus belle, car plus épanouie. Je peux prendre un apéro en profitant de mes amis, aller au resto avec des collègues, ou prendre un quatre-heure chez ma grand-mère sans culpabiliser ou me priver après. Je me suis même remise au sport, car j’ai enfin l’énergie nécessaire.

Conclusion

Je terminerai avec les quelques petites phrases « échos » de chez Marie-Aude Delmotte :

  • « On n’a pas faim tous les jours de la même façon. » – Ma number one
  • « On peut faire chaque jour de son mieux sans être tout le temps au top. » – Accompagnée d’un petit graphique
  • « Ce n’est pas parce qu’on est maigre, mince ou gros que c’est bien ou mal. Chacun a sa morphologie. » – Accompagnée d’une métaphore amusante sur les races de chiens

Je suis reconnaissante d’avoir réappris à écouter mon corps, et d’avoir atteint cette paix et cette relation saine à la nourriture que je pensais hors de portée.